"J'ai trouvé quelque chose à vous dire et je vais le faire en peignant.".
Jean Michel ALBEROLA
Né en 1953 à Saïda en Algérie, Jean-Michel Alberola vit et travaille à Paris. Depuis trente ans, il produit une œuvre protéiforme entre figuration, abstraction et art conceptuel. Gouaches, néons, sculptures, livres d’artistes ou films sont les moyens d’un travail qui interroge sur la beauté, l’ambiguïté du regard, le rôle de l’artiste et les fins de l’art. Avec humour et poésie, l’artiste engagé mêle aux réflexions artistiques des questionnements politiques et sociaux. Son œuvre se veut le fruit de pensées variées, s'interférant, mêlant fragments de mémoire et de réel.
les débuts
Jean-Michel Alberola est un artiste contemporain français, dont la pratique inclut peinture, mais aussi installations, espaces… Développant une œuvre assez graphique, entre enseignes au néon, sculptures en vitrine, peintures et fresques tirant vers l’illustration, ou la bande dessinée…
Après une enfance en Algérie, Jean-Michel Alberola s’installe en France en 1962. Il étudie les arts plastiques à Aix-Marseille (1972-1976). Puis s’installe au Havre en 1976. Jean-Michel Alberola se retrouve en 1981 associé à la "Figuration Libre" (retour vers une peinture figurative version française), suite a sa participation à la célèbre exposition organisée par le critique Bernard Lamarche-Vadel, dans son loft parisien, « Finir en beauté » où il expose a coté de Robert Combas et Hervé di Rosa et Jean Charles Blais.
Cependant, sa peinture cultive déjà éclectisme, emprunts, citations, et nombreuses références culturelles caractérisant ce qui sera désigné par le terme "Postmoderne". La facture de ses oeuvres mêle dans des recouvrements partiels ou successifs néo-classissisme, cubisme, esquisses . L'œuvre de Jean Michel Alberola est protéiforme et interdisciplinaire. À la fois peintre, sculpteur et cinéaste, il cherche à associer la peinture à l'écriture et à la parole . Ses sources d'inspiration sont bibliques et mythologiques. Il y puise des motifs iconographiques qu'il insère dans ses œuvres sous forme de fragments isolés. On peut voir ses toiles comme des puzzles à reconstituer, des rébus à élucider. Ses connaissances mythologiques lui permettent de développer une mythologie personnelle dans laquelle se définir. Par exemple, il lui arrive de signer ses œuvres sous le pseudonyme d'« Actéon », figure mythologique de laquelle il se sent proche. Il ne semble pas y avoir de rupture entre la création et la vie6. Son œuvre est à la fois biographique et situationnelle7. On peut y lire des références au Tintoret, à Véronèse, à Vélasquez ou bien à Monet. Lors de l'exposition « Ponctuation 7 »8 en 2012, son travail s'est concentré sur des œuvres de Watteau et de Giotto. source wikipedia
Jean-Michel ALBEROLA -
Jean-Michel ALBEROLA "Régence"
Jean-Michel ALBEROLA Suzanne
Jean-Michel ALBEROLA - 1981 "Dromas"
références mythologiques
Au cours des années 1980, Jean Michel ALBEROLA signe son travail du nom d’Actéon ("Actéon fécit" (en latin)= Actéon l'a fait), référence au chasseur de la mythologie grecque, qui, pour avoir irrité Artémis, se verra changer en cerf et sera dévoré par ses chiens. En 1985, le Centre Pompidou lui consacrera une exposition personnelle : « La Peinture, l’Histoire et la Géographie ». Fresques murales, sculptures au néon, vitraux, typographie, ligne claire… En 2002, à Tokyo, il propose l’exposition « Je ne m’appelle pas Pierrot, je m’appelle Ferdinand ». Soit une référence au film, très pictural et truffé de références, Pierrot le Fou (Jean-Luc Godard, 1965).
"Le rôle des artistes, c’est assez étrange… La misère du monde va avec la beauté du monde et c’est une espèce de bordel monstrueux dans lequel les artistes sont, et nous les artistes on est les plus réceptifs à la réalité, on sait ce que c’est la réalité, donc on fait avec ça, on fait avec des contradictions. On a conscience des luttes politiques, de la misère du monde, des réfugiés, et en même temps on produit de la beauté, c’est absolument intenable comme histoire. Mais bon, on y arrive".
Par ailleurs, il cherche à inscrire son travail dans l’histoire de l’art et de la peinture, tout en se questionnant sur le fait de peindre après la Shoah, mais aussi après l’histoire de la peinture. De ce fait, les images qu’il met en forme prennent souvent leurs racines dans les œuvres de grands maîtres comme Poussin, Watteau, Courbet, etc, tout en soulignant la vanité de l'art. Je passe mon temps à mettre en avant une chose enfouie" lberola travaille souvent à partir d’associations, son travail est quelque fois difficile à comprendre, car il ne donne aucune clé de lecture, laissant au spectateur toute liberté d’interprétation.
Actéon, peintre de la tragédie, du mythe et du Pop’ Art graphique, illustré
Pour Philippe Dagen, « Ses œuvres sont des dépôts de mémoire visuelle et littéraire, des variations sur l’esprit du cubisme et du dadaïsme et des démonstrations graphiques d’une grâce rare. Ils ne s’épuisent ni en un regard, ni en un instant, le signe des œuvres de qualité».
Jean-Michel ALBEROLA - 2016 Jean-Michel ALBEROLA - "Apparition du grand poivron"Jean-Michel ALBEROLA - 2002 "Anna Maria GRETHER"Jean-Michel ALBEROLA - 1992 "Le pépinieriste"
Jean-Michel ALBEROLA - 2016 -David HOCKNEY 1968 "American art collectors"Jean-Michel ALBEROLA - 2007 "Le sourd" Jean-Michel ALBEROLA "Le roi de rien I "
Au début des années 1980 Jean-Michel Alberola découvre la lithographie à l’atelier Mourlot. En 1983,Alberola réalise ses premières éditions à compte d’auteur, imprimées en offset et fait des éditions en lithographie à l’URDLA à Lyon. En 1984, paraît son premier livre d’artiste, Carnet de dessin.
En 1986, Alberola séjourne au Togo et réalise à Lomé un livre intitulé "Impression d’Afrique", imprimé sur place et à Grignan.
1990 est l'année des premières tailles-douces imprimées aux Presses du Jardin à Nîmes. Jean-Michel Alberola aborde la sérigraphie à l’invitation d’Eric Linard : il réalise des planches de grandes dimensions à partir de photographies comme Sils Maria (1991) ou Une autarcie autoritaire (1992).
En 1991, Alberola rencontre l’imprimeur-éditeur Piero Crommelynck avec lequel il entreprend un travail en gravure, jusqu’à la mort de ce dernier en 2001. Depuis 1991, Jean-Michel Alberola enseigne à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts, à Paris.
En 1993, se déroule "Avec la main droite", une exposition de dessins de Jean Michel Alberola au Cabinet d’art graphique du Centre Georges Pompidou. Un livre intitulé "Avec la main gauche" est édité et imprimé par Piero Crommelynck. Il est composé de 43 gravures et de jurons espagnols qui s’adressent, à travers le thème du Christ aux outrages, à Pablo Picasso.
En 1995 a lieu l'exposition "L’Effondrement des enseignes lumineuses" à la Fondation Cartier pour l’art contemporain. En 1997, le Musée d’Art moderne de la ville de Paris présente l'exposition "Les Evènements, les situations et les sentiments".
En 1998, l’Association française d’action artistique (AFAA) organise l'exposition de sérigraphies "Je ne m’appelle pas Pierrot, je m’appelle Ferdinand". Il s'agit d'une exposition itinérante présentée à l’étranger par l’intermédiaire du réseau culturel français du ministère des Affaires étrangères. La dernière étape se déroule à l’Institut franco-japonais à Tokyo en 2002.
En 2002-2003, le projet intitulé The Little Utopian House (La maison des petites utopies) est réalisé pour la Triennale d’Echigo-Tsumari de 2003. Cette construction ornée de fresques abrite la salle de réunion du village de Matsudaï, au nord-ouest de Tokyo, en pleine montagne. Onze lithographies reprennent les murs peints. En 2005 est publié "La Vie de Debord", 65 vignettes en lithographie extraites de bandes dessinées représentant des «maisons parlantes ».
- Simplification de l'espace : Rabattement de plans :
David hockney se fera connaitre par ses tableaux figuratifs , de facture très "lechée" qui, dans la lignée du pop art mettent en scene des personnages dans des intérieurs et villas californiennes.Il fera de nombreuses etudes de reflets d'eau qui contribueront à faire de lui le "peintre des piscines."
Jean-Michel ALBEROLA "La sortie est dans l'intérieur"Jean-Michel ALBEROLA "Pablo Picachu"Jean-Michel ALBEROLA "Voici" (fin de la lutte des clases)Jean-Michel ALBEROLA - 2006 "Sans équilibre" N°4bis
- La peinture tel un rébus, de fragments d'idées et de mémoire.
Se définissant comme un peintre avant tout, Jean Michel Alberola crée également des collages, des objets et des sculptures dans lesquels l'écriture tient souvent une place prépondérante. Il n'hésite pas à utiliser photographies, cartes postales, objets trouvés, films et textes.
Jean-Michel Alberola mêle à des références intellectuelles tirées de l’histoire de l’art des éléments proches de la culture populaire et de la bande dessinée. Dans ses peintures s’entremêlent des références issues de domaines hétérogènes tels que l’art conceptuel, la mythologie, l’Afrique, le Christ.
L'oeuvre de Jean Michel Alberola, une réflexion sur le pouvoir de l'image, se nourrit de l'iconographie d’origine biblique (Suzanne et les vieillards) ou mythologique (Le bain de Diane, La Mort d’Actéon). "Diane et Actéon", "Suzanne et les vieillards", sont les personnages emblématiques d’une réflexion que l’artiste mène sur le pouvoir de l’image et la puissance du regard : regard coupable d’Actéon surprenant Diane au bain ou voyeurisme des vieillards épiant Suzanne. Se reconnaissant dans la figure d’Actéon, Alberola signe ses toiles en ces termes : Actéon pixit, Actéon fecit, A. fecit ...
Le rôle du regard est prépondérant, tant dans l'inspiration de l'artiste que dans la perception de son oeuvre.
S'il est toujours question de peinture et de figure dans l'oeuvre de Jean Michel Alberola, celle-ci est liée à des cheminements moins attendus, plus difficilement cernables, des formes et attitudes variées. Pour Alberola, le peintre demeure celui qui tout à la fois regarde le monde et en produit des images offertes au regard des autres. Ce propos humaniste et politique procède pour l'artiste de son incapacité affirmée de pouvoir pratiquer une quelconque activité artistique sans avoir conscience des traumatismes produits par l'holocauste ou l'extermination de populations comme au Rwanda, qu'il choisit d'évoquer en se saisissant de l'oeuvre célèbre de Nicolas Poussin : Le Massacre des Innocents.
Jean Michel Alberola procède par la méthode des mosaïques et compose une galaxie destinée à illuminer la mémoire individuelle et collective du monde occidental. Il s'interdit tout point de vue, toute vérité assénée, pour désigner des espaces intermédiaires, des lieux d'échanges, de contacts et de dialogue. Chaque objet est à faire soi-même, est un bruit du monde, un jalon depuis lequel se tissent des références à l'histoire de l'art, à l'actualité la plus brûlante, à l'autobiographie comme aux territoires de l'enfance. On le dit peintre car la peinture est au centre de toute sa démarche. Pourtant, si celle-ci est le pivot de son oeuvre, sa pratique n'a cessé d'être l'énoncé d'un trouble qui provient de la conscience aiguë de "venir après". Impossible aujourd'hui de prendre la peinture de face, comme si le cinéma, les deux Marcel (Duchamp et Broodthaers) et surtout Auschwitz n'avaient pas bouleversé notre faculté de dire le monde.
Jean-Michel ALBEROLAl - 1992 "Le nom de l'âne : casablanca"
ALBEROLA Jean-Michel - 2003 Protegée II -Duchamp (A bride abattue)
Jean Michel ALBEROLA - 2002 "Vous avez le bonjour de Marcel" - mural
Jean Michel ALBEROLA - vue d'expo : mur peint et accrochage d'œuvres
Jean Michel ALBEROLA - Vitraux pour une église à Nevers
Jean-Michel ALBEROLA - 2014 'La parole de Bob Dylan' - construction
Jean-Michel ALBEROLA 'Walser'
- Simplification : les formes
"J'ai trouvé quelque chose à vous dire et je vais le faire en peignant." J.M. Alberola
"Ce qui m’a toujours fasciné est le jeu qui consiste à raconter une histoire à quelqu’un, qui va la répéter à son tour, etc. C’est cette perte relative de la phrase initiale, cette transformation qui fait que l’histoire du début va continuer à vivre en même temps et à mourir." J.M. Alberola
"Chaque tableau est toujours pour moi un fragment : je demande à ce que l’on ne considère jamais un tableau seul, ce qui compte, c’est l’ensemble de l’histoire qui avance. Un tableau est comme un mot et pour faire la phrase, il faut beaucoup de mots ou de tableaux. Je me situe dans un espace de plus en plus fracturé, cassé, déchiré où je n’ ai pas de noyau central. Je propose alors une image de la Ruine, à l’exemple du monde, avec le rêve d’une réconciliation. Ce sont de petits territoires les uns à côtés des autres, qui constituent le monde." J.M. Alberola
"La disparition d'un tableau peut parfois permettre au réel de revenir." J.M. Alberola Artiste conceptuel, sa production, naviguant entre abstraction et figuration, mêle des réflexions artistiques et des questionnements politiques et sociaux. Jean-Michel Alberola défend en effet la dimension politique de sa production artistique et revendique, à l’image du monde contemporain, la notion de chaos dans sa peinture.
Henri MATISSE -1905 La sieste - intérieur à Collioure ( contraste chaud / froid, surfaces nuancées et surfaces en aplats)
Henri MATISSE 1910 "La Danse" (plus que trois couleurs principales très peu nuancées )
Henri MATISSE 1911 "l'Atelier rouge" ( l'aplat rouge aplatit la profondeur, annule la différence sol /murs )
Henri MATISSE 1951 "La tristesse du roi" Gouache découpée ( surfaces en aplat, rabattues , superposées)
Henri MATISSE - 1950 "Les bêtes de la mer" Gouaches découpées
Henri MATISSE - 1951 "Légumes" Gouaches découpées
Henri MATISSE - 1952 " La Gerbe " Gouaches découpées
Henri MATISSE - 1951 "L'Escargot" - Gouaches découpées (même compostion en spirale que pour "la Danse")
A retenir ( résumé)
- les peintres "Fauves"sont reconnaissables par le fait qu'ils s'expriment principalement dans leurs œuvres par des couleurs pures
- leurs œuvres qui ont évolué progressivement par simplifications, déformations se sont détachées de la stricte représentation du réel et des conventions académiques pour devenir une expression personnelle de l'artiste. - Le Fauvisme donnera ensuite naissance a un un autre courant : l'Expressionnisme. - Le Fauvisme, par la réduction successive des couleurs, la simplification des formes et l'écart au réel, a ouvert la voie vers l'abstraction qui aboutira à la monochromie .
Vocabulaire
- Modernité ( en arts plastiques) - Rabattement , plan rabattu - Contraste - Composition , agencement, répartition